Nextep cité dans Le Monde
Le lobby des laboratoires trouve le marché français de plus en plus difficile
LE MONDE | 17.09.2013 à 12h02 | Par Chloé Hecketsweiler
C’est la dernière ligne droite pour le lobby du médicament. Alors que des arbitrages concernant le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) sont en discussion, les laboratoires pharmaceutiques peaufinent leur argumentaire à l’occasion de leur conférence de presse de rentrée, mardi 17 septembre.
Le LEEM – l’association qui défend leurs intérêts – a ainsi rappelé qu’ils connaissent, depuis 2012, une « récession historique » de leur chiffre d’affaires en France, assortie d’une « envolée des prélèvements ». « Les mesures d’économie sur le médicament nous ont coûté près d’un milliard d’euros en 2013 et autant en 2012. Nous représentons 15 % des dépenses de l’Assurance-maladie, mais on nous demande plus de 50 % des économies », martèle Patrick Errard, le président du LEEM.
Les mesures en discussion pour 2014 l’inquiètent encore davantage. Dans un rapport publié mardi 17 septembre, la Cour des comptes a indiqué que la progression des dépenses de santé remboursées par l’assurance-maladie doit être limitée à + 2,4 % en 2014 (au lieu de + 2,6 prévu) puis à + 2,3 % en 2015 et 2016 (en 2012, ces dépenses se sont élevées à 170,3 milliards d’euros).
Il est donc probable que la loi de finances 2014 impose aux laboratoires de nouvelles mesures d’austérité sous la forme de baisses de prix des médicaments, de déremboursements et de taxes nouvelles. « Un paradoxe étonnant, alors que le gouvernement ne cesse de répéter que les laboratoires sont un axe fort de la politique de réindustrialisation de la France », commente Guillaume Bouchara, président de Nextep, un cabinet de conseil spécialisé dans la pharmacie. « Mais il est plus facile de demander des économies aux laboratoires que de réformer l’hôpital », ajoute-t-il.
LA CONCURRENCE VIENT DES PAYS EUROPÉENS
Pour le LEEM, cette politique remet en cause l’attractivité de la France, tant dans le domaine de la recherche que de la production de médicaments. Une étude publiée en juillet par le cabinet conseil en stratégie Roland Berger révèle ainsi que sur cent molécules nouvelles autorisées par l’agence européenne du médicament de 2011 à la mi-2013, seules quatre sont ou seront produites en France.
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